Pourquoi avez-vous décidé de travailler sur le parlement ouvert? Quelles sont les questions les plus importantes liées à l’ouverture du parlement que vous abordez dans le cadre de votre travail?
Nous, IDFI, croyons fermement que le pilier le plus solide pour développer la démocratie et les droits humains sont les branches législatives du gouvernement. Par branche législative, nous entendons non seulement les parlements mais aussi les organes représentatifs locaux. Nous avons décidé de travailler activement avec les organes législatifs centraux et locaux qui sont élus au moyen d’élections directes, et par conséquent, ces organes législatifs doivent se concentrer sur les besoins des citoyennes et citoyens, y compris la mise en œuvre d’un contrôle efficace sur les gouvernements exécutifs. En même temps, la collaboration avec les divisions législatives couvre également les activités de sensibilisation des citoyennes et citoyens sur les différents modes de participation aux processus de gouvernance et surveille les agents publics impliqués dans les activités législatives. Dans les pays en développement, les citoyennes et citoyens sont peu intéressés par la démocratie participative, c’est pourquoi la société civile doit travailler activement avec les parlements et les municipalités, et avec les citoyennes et citoyens en même temps. Cette approche est plus difficile mais a des effets durables.
Quelles sont les principales leçons que vous avez tirées de votre expérience de travail dans un parlement ouvert au niveau national?
Pour résumer l’expérience que nous avons acquise au cours de ces années de coopération avec le Parlement de Géorgie, tout d’abord, je peux dire que le processus de travail sur le parlement ouvert est libre de discours politiques et se concentre uniquement sur une collaboration active et sur la mise en œuvre de principes du PGO. C’est probablement l’un des exemples les plus rares en Géorgie où des représentantes et représentants de différents partis politiques peuvent cohabiter et coopérer. Deuxièmement, la Géorgie est devenue l’un des chefs de file de l’ouverture parlementaire en se concentrant sur des aspects tels que la transparence, la participation, la technologie et les innovations. Troisièmement, le Parlement géorgien a créé le Conseil parlementaire permanent sur la gouvernance ouverte, qui comprend les membres du Parlement et du du secteur non gouvernemental. Le Parlement géorgien est largement connu pour sa collaboration active avec la société civile. Il y a plusieurs années, le Parlement géorgien a reçu le prix des champions du PGO pour le meilleur processus de collaboration avec la société civile lors de l’élaboration du plan d’action pour un parlement ouvert. Je pense que seule une participation active de la société aux activités parlementaires rend le Parlement vraiment ouvert. D’après l’expérience géorgienne, il est très important d’avoir la participation et le soutien des donateurs dans ce processus, car les parlements sont plus désireux de coopération internationale et lorsqu’il y a un soutien des donateurs, les parlements sont plus sérieux et engagés envers leurs obligations au PGO. Enfin, la société civile doit avoir une stratégie de plaidoyer clairement organisée pour pousser activement à atteindre les résultats nécessaires, sinon le processus sera bloqué pour une durée indéterminée.
Quelles ont été les principales réalisations du processus national de parlement ouvert? Quelles sont vos attentes par rapport au travail en cours?
La plus grande réussite a probablement été l’adoption officielle du premier plan d’action pour un parlement ouvert (2015-2016). C’était un processus nouveau et passionnant! La création du Conseil parlementaire permanent sur la gouvernance ouverte a également été très importante car elle a rendu le processus de collaboration avec le parlement durable. Recevoir le prix des champions du PGO a été un sentiment extraordinaire, cela a marqué notre reconnaissance internationale. Nous pensons et espérons que le Parlement géorgien continuera activement à prendre des mesures audacieuses vers l’ouverture parlementaire et à accroître la mise en œuvre des nouvelles technologies afin de rendre les activités parlementaires largement accessibles aux citoyennes et citoyens.